L‘affaire tourne au vaudeville industriel: portes qui claquent, amants dans le placard… Automotive News a révélé hier que juste après que Kirk Kerkorian ait initié le pas de deux GM-Renault-Nissan, les directeurs financiers des deux entités se seraient rencontrés dans le plus grand secret cet été, à l’initiative de General Motors, pour discuter de la fusion la plus incroyable de l’industrie automobile: un mariage Ford-GM. Les discussions, brèves, n’auraient rien donné de précis. Voilà qui va donner confiance à Carlos Ghosn quant à la sincérité de son partenaire potentiel. Le président de Renault, dont on sait d’ailleurs qu’il a également été approché par Ford…
Si il y a une leçon à tirer de cette partie de poker menteur, c’est la confirmation de la gravité de la situation des deux constructeurs américains, qui n’écartent plus aucune hypothèse, la plus désespérée soit-elle, pour tenter de sortir du trou.
Et si l’heure est au rétropédalage de tous les côtés pour minimiser la révélation qui fait les gros titres de la presse US, cette nouvelle change la donne: est-ce le signe qu’en dernier ressort Detroit, faisant front commun, formera le cercle des chariots plutôt que de se diluer en alliances avec les constructeurs étrangers ? L’affaire est classée, pour l’instant, mais les conséquences de sa révélation sont impossibles à prévoir sur les négociations en cours GM-Renault-Nissan.
Le tout sur fond d’augmentation continue des parts du marché US par Toyota et les Coréens…
La pièce est passionnante, à ceci près que les dizaines de milliers d’emploi à la clé lui donnent un arrière goût de drame plutôt que de comédie.
